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《战争与和平》第一部第一节22.5
日期:2015-02-04 13:16  点击:392
 Mais assez de bavardage comme cela. Je finis mon second feuillet, et maman me fait chercher pour aller d?ner chez les Apraksines. Lisez le livre mystique que je vous envoie et qui fait fureur chez nous. Quoiqu’il y ait des choses dans ce livre difficiles а atteindre avec la faible conception humaine, c’est un livre admirable dont la lecture calme et ?l?ve l’?me. Adieu. Mes respects а monsieur votre p?re et mes compliments а m-lle Bourienne. Je vous embrasse comme je vous aime.

Julie.

 

P. S. Donnez-moi des nouvelles de votre fr?re et de sa charmante petite femme».

 

Княжна подумала, задумчиво улыбнулась (причем лицо ее, освещенное лучистыми глазами, совершенно преобразилось) и, вдруг приподнявшись, тяжело ступая, перешла к столу. Она достала бумагу, и рука ее быстро начала ходить по ней. Так писала она в ответ:

«Ch?re et excellente amie. Votre lettre du 13 m’a caus? une grande joie. Vous m’aimez donc toujours, ma po?tique Julie. L’absence dont vous dites tant de mal, n’a donc pas eu son influence habituelle sur vous. Vous vous plaignez de l’absence – que devrai-je dire moi si j’osais me plaindre, priv?e de tous ceux qui me sont chers? Ah! si nous n’avions pas la religion pour nous consoler, la vie serait bien triste. Pourquoi me supposez-vous un regard s?v?re quand vous me parlez de votre affection pour le jeune homme? Sous ce rapport je ne suis rigide que pour moi. Je comprends ces sentiments chez les autres et si je ne puis approuver ne les ayant jamais ressentis, je ne les condamne pas. Il me para?t seulement que l’amour chr?tien, l’amour du prochain, l’amour pour ses ennemis est plus m?ritoire, plus doux et plus beau, que ne le sont les sentiments que peuvent inspirer les beaux yeux d’un jeune homme а une jeune fille po?tique et aimante comme vous.

La nouvelle de la mort du comte Безухов nous est parvenue avant votre lettre, et mon p?re en a ?t? tr?s affect?. Il dit que c’?tait l’avant-dernier repr?sentant du grand si?cle, et qu’а pr?sent c’est son tour; mais qu’il fera son possible pour que son tour vienne le plus tard possible. Que dieu nous garde de ce terrible malheur! Je ne puis partager votre opinion sur Pierre que j’ai connu enfant. Il me paraissait toujours avoir un c?ur excellent, et s’est la qualit? que j’estime le plus dans les gens. Quant а son h?ritage et au r?le qu’y a jou? le prince Basile, c’est bien triste pour tous les deux. Ah! ch?re amie, la parole de notre divin sauveur qu’il est plus ais? а un chameau de passer par le trou d’une aiguille, qu’il ne l’est а un riche d’entrer dans le royaume de dieu, cette parole est terriblement vraie; je plains le prince Basile et je regrette encore davantage Pierre. Si jeune et accabl? de cette richesse, que de tentations n’aura-t-il pas а subir! Si on me demandait ce que je d?sirerais le plus au monde, ce serait d’?tre plus pauvre que le plus pauvre des mendiants. Mille gr?ces, ch?re amie, pour l’ouvrage que vous m’envoyez, et qui fait si grande fureur chez vous. Cependant, puisque vous me dites qu’au milieu de plusieurs bonnes choses il y en a d’autres que la faible conception humaine ne peut atteindre, il me para?t assez inutile de s’occuper d’une lecture inintelligible; qui par l? m?me ne pourrait ?tre d’aucun fruit. Je n’ai jamais pu comprendre la passion qu’ont certaines personnes de s’embrouiller l’entendement en s’attachant а des livres mystiques, qui n’?l?vent que des doutes dans leurs esprits, exaltent leur imagination et leur donnent un caract?re d’exag?ration tout а fait contraire а la simplicit? chr?tienne. Lisons les ap?tres et l’Evangile. Ne cherchons pas а p?n?trer ce que ceux-l? renferment de myst?rieux, car, comment oserions-nous, mis?rables p?cheurs que nous sommes, pr?tendre а nous initier dans les secrets terribles et sacr?s de la providence, tant que nous portons cette d?pouille charnelle, qui ?l?ve entre nous et l’?ternel un voile imp?n?trable? Bornons-nous donc а ?tudier les principes sublimes que notre divin sauveur nous a laiss? pour notre conduite ici-bas; cherchons а nous y conformer et а les suivre, persuadons-nous que moins nous donnons d’essor а notre faible esprit humain et plus il est agr?able а dieu, qui rejette toute science ne venant pas de lui; que moins nous cherchons а approfondir ce qu’il lui a plu de d?rober а notre connaissance, et plut?t il nous en accordera la d?couverte par son divin esprit.

Mon p?re ne m’a pas parl? du pr?tendant, mais il m’a dit seulement qu’il a re?u une lettre et attendait une visite du prince Basile. Pour ce qui est du projet de mariage qui me regarde, je vous dirai, ch?re et excellente amie, que le mariage selon moi, est une institution divine а laquelle il faut se conformer. Quelque p?nible que cela soit pour moi, si le Tout-Puissant m’impose jamais les devoirs d’?pouse et de m?re, je t?cherai de les remplir aussi fid?lement que je le pourrai, sans m’inqui?ter de l’examen de mes sentiments а l’?gard de celui qu’il me donnera pour ?poux.

J’ai re?u une lettre de mon fr?re qui m’annonce son arriv?e а Лысые Горы avec sa femme. Ce sera une joie de courte dur?e, puisqu’il nous quitte pour prendre part а cette malheureuse guerre, а laquelle nous sommes entra?n?s dieu sait comment et pourquoi. Non seulement chez vous, au centre des affaires et du monde, on ne parle que de guerre, mais ici, au milieu de ces travaux champ?tres et de ce calme de la nature que les citadins se repr?sentent ordinairement а la campagne, les bruits de la guerre se font entendre et sentir p?niblement. Mon p?re ne parle que marche et contremarche, choses auxquelles je ne comprends rien; et avant-hier en faisant ma promenade habituelle dans la rue du village, je fus t?moin d’une sc?ne d?chirante… C’?tait un convoi des recrues enr?l?s chez nous et exp?di?s pour l’arm?e. Il fallait voir l’?tat dans lequel se trouvaient les m?res, les femmes, les? enfants des hommes qui partaient et entendre les sanglots des uns et des autres! On dirait que l’humanit? a oubli? les lois de son divin sauveur qui pr?chait l’amour et le pardon des offenses, et qu’elle fait consister son plus grand m?rite dans l’art de s’entre-tuer.

Adieu, ch?re et bonne amie, que notre divin sauveur et sa tr?s sainte m?re vous aient en leur sainte et puissante garde.

Marie » 

– Ah, vous exp?diez le courrier, princesse, moi j’ai d?j? exp?di? le mien. J’ai ?cris а ma pauvre m?re, – заговорила быстро-приятным, сочным голоском улыбающаяся m-lle Bourienne, картавя на р и внося с собой в сосредоточенную, грустную и пасмурную атмосферу княжны Марьи совсем другой, легкомысленно-веселый и самодовольный мир.

– Princesse, il faut que je vous pr?vienne, – прибавила она, понижая голос, – le prince a eu une altercation, – altercation, – сказала она, особенно грассируя и с удовольствием слушая себя, – une altercation avec Michel Ivanoff. Il est de tr?s mauvaise humeur, tr?s morose. Soyez pr?venue, vous savez…

– Ah! ch?re amie, – отвечала княжна Марья, – je vous ai pri?e de ne jamais me pr?venir de l’humeur dans laquelle se trouve mon p?re. Je ne me permets pas de le juger, et je ne voudrais pas que les autres le fassent.

Княжна взглянула на часы и, заметив, что она уже пять минут пропустила то время, которое должна была употреблять для игры на клавикордах, с испуганным видом пошла в диванную. Между двенадцатью и двумя часами, сообразно с заведенным порядком дня, князь отдыхал, а княжна играла на клавикордах.

 

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